Première année de tous les dangers pour la plateforme X
Voici un an que le milliardaire Elon Musk a officiellement pris contrôle du réseau social Twitter. Entre promesses et visions où en est aujourd’hui la plateforme désormais connue comme X ?
Voici l’avis que Jasmine Enberg, principale analyste de Insider Intelligence, a rédigé pour Cominmag :
Un an après l’acquisition de Twitter, Musk n’a pas réussi à apporter une seule amélioration significative à la plateforme et n’est pas plus proche de sa vision d’une « application pour tout ». Au lieu de cela, X a fait fuir les utilisateurs et les annonceurs, et a maintenant perdu sa principale proposition de valeur dans le monde des médias sociaux : Être un centre d’information. La guerre entre Israël et le Hamas a révélé qu’on ne pouvait plus faire confiance à la plateforme pour suivre les événements mondiaux en temps réel, ce qui a fait fuir davantage d’utilisateurs et de journalistes désemparés qui s’y étaient accrochés pour cette raison tout au long de la tourmente.
Les blessures de X sont presque entièrement auto-infligées. Le fait que Musk ait traité la plateforme comme une entreprise technologique qu’il pouvait remodeler selon sa vision, plutôt que comme un réseau social alimenté par des personnes et des dollars publicitaires, est la principale cause de l’exode des annonceurs, du déclin des utilisateurs et de sa place en tant que plaque tournante de l’actualité. Le licenciement d’employés de longue date et de confiance de Twitter, qui auraient pu aider à éviter certains problèmes, a encore exacerbé le problème.
La grande vision de Musk sur ce que pourrait être X a été freinée par son style de gestion et de communication, ainsi que par un manque d’exécution ou un retour en arrière sur les changements proposés pour la plateforme. Les utilisateurs et les annonceurs ont perdu confiance dans ses déclarations, et la PDG Linda Yaccarino n’a pas été en mesure de leur redonner confiance. Il y a aussi la dure réalité que ce que Musk veut de Twitter n’est pas aligné avec ce que les utilisateurs et les annonceurs veulent ou attendent.
Il reste à voir ce qui renaîtra de ses cendres. Le projet de Musk d’introduire deux niveaux d’abonnement est un moyen sûr d’aliéner davantage d’utilisateurs et d’annonceurs. Il est également en contradiction avec son objectif de faire de X une place publique numérique, surtout s’il n’y a pas d’abonnement gratuit disponible. X doit trouver une nouvelle proposition de valeur convaincante et regagner la confiance des consommateurs afin de convaincre suffisamment de personnes de payer pour une plateforme auparavant gratuite, dont le passé récent est entaché de faux pas et dont l’avenir n’est pas clair.
L’ambition cachée de Musk
Dans les années 90, Elon Musk a fondé une société de paiement nommée X.com. La plateforme permettait de faciliter les paiements instantanés et les prêts bancaires. L’entreprise a finalement fusionné avec Paypal, Musk a été contraint d’abandonner le nom de sa société, mais sans lâcher l’idée d’un jour créer une application novatrice nommée X. L’idée d’Elon Musk : un concept qui faciliterait l’ensemble des activités transactionnelles tout en étant un réseau social et un outil de divertissement.
Avec X, l’ambition est d’intégrer un processus d’apprentissage similaire à celui qu’il teste actuellement chez Tesla permettant d’analyser les goûts des utilisateurs. Elon Musk souhaite également intégrer une version avancée de PayPal , comprenant bon nombre d’options bancaires et transactionnelles à faible coût. Dedans, nous retrouverons des prêts sans intérêt, des options de paiement pour les factures et tout un tas d’autres possibilités. Bien loin du contenu, Musk a l’intention de simplifier les paiements en ligne et hors ligne, grâce à l’utilisation d’un code-barres. Plus besoin de carte de crédit.
On le comprend, l’avenir de X va certainement passer par la finance. Un secteur certes très contrôlé mais moins sujet aux réglementations sur les services digitaux. Résultat, selon un média américain, Elon Musk songerait à stopper la plateforme en Europe, alors que de nouvelles réglementations pour lutter contre la diffusion de fausses informations sont adoptées. Mais si X ne disparaissait pas, il pourrait bien devenir payant.
A suivre….